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Costume pour un suivant d'Alquif l'enchanteur dans le prologue de l'opéra « Amadis »

Vers 1685
1734 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
1734 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 1984)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS XVIIè s
((Inventaire Edmond de Rothschild), 1935)

description

Dénomination / Titre
Costume pour un suivant d'Alquif l'enchanteur dans le prologue de l'opéra « Amadis »
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Berain utilise pour ce costume une silhouette dont on trouve le mannequin nu au verso d'un dessin pour une cavalière du carrousel de 1686 (3078 DR verso). On y remarque que les traits des doigts et du visage sont très accusés, tandis que le haut de la tête reste indéfini afin d'être repris plus facilement pour divers types de coiffures (2121 DR). Sur cette silhouette, l'artiste installait son costume, d'abord librement à la pierre noire, puis de manière définitive à la plume.
Ce type de posture lui servait principalement pour les rôles dansés dans la veine comique (par exemple, dans quelques copies d'atelier : Turcs (1878 DR), Indiens (2114 DR et 2437 DR), paysans (2438 DR), tritons (2869 DR et 2878 DR), sylvain (2870 DR). Dans ses planches d'ornements grotesques, la même attitude est employée pour des fous et des égyptiennes (La Gorce, 1986, p. 31-33)), comme des tritons, des faunes ou des paysans, ce qui explique le masque grotesque et rustique retenu pour le mannequin d'eau-forte. On peut le comparer au Costume du dieu Pan dans le Triomphe de l'Amour de Lully (2121 DR), qui utilisait, trois ou quatre ans plus tôt, la même matrice pour concevoir un costume pourtant bien différent (voir Paris, 2011, n°29-30). On ne peut dire si cette « quatrième position » avec pied en l'air correspond à un chassé, un demi-contretemps, un ballonné ou n'importe quel pas composé qui intègre ces pas simples, puisque le vocabulaire chorégraphique de l'époque se fonde sur les mêmes unités motrices. Il faut dire aussi que l'attitude générale du personnage, en incluant son port de bras, est depuis longtemps associée à la figure grotesque ou comique comme on le voit dans le personnage héroïcomique de Daniel Rabel (1689 DR).
Le dessin peut être rapproché d'une série de personnages pour Amadis identifiés par Jérôme de La Gorce, où dominent les rouges cramoisis cernés de noir et les citations fantaisistes des modes des XVe et XVIe siècles, comme les tonnelets à godets rappelant les anciens sayons (1716 DR) et les grands cols à crevés (1735 DR). C'est toutefois le bonnet, comparable aux coiffures de magiciens et de prêtres compilées par l'atelier de Berain (Stockholm, Nationalmuseum, K5, fol. 18), qui permet d'identifier ici un suivant d'Alquif l'enchanteur, parmi tous les autres personnages dansants de l'Opéra.
Au vu des différences entre les modèles dessinés et ceux gravés par Jacques Lepautre d'après Jean Berain sur le frontispice d'Amadis en 1684, Jérôme de La Gorce propose de dater ces costumes de la reprise de 1685 à Versailles (M. Bouffard, dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.54-55, cat. 6, p. 76, 106, 166).
Voir aussi :
Jérôme de La Gorce, « Aux sources de l'opéra français », Connaissance des arts, no 389-390, juillet-août 1984, p.30.
Jérôme de La Gorce, Berain, dessinateur du Roi-Soleil, Paris, Herscher, 1986, p. 157.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,24 m ; L. 0,215 m
Matière et technique
Plume et encre brune, encre de Chine, lavis gris et aquarelle sur une silhouette à l'eau-forte, traces de pierre noire.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Vers 1685

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome III - 1696 DR à 1761 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 24.09.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances