Médaillon : l'Annonciation

Numéro principal : OA 2770

Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Titre : Médaillon : l'Annonciation

médaillon

La composition est circulaire. L’ange Gabriel et la Vierge se tiennent sur une fine bande horizontale moulurée, sous laquelle s’ouvre un décor gothique flamboyant. L’ange, un genou à terre, déploie la banderole sur laquelle devait être inscrite la salutation évangélique. Sa chevelure aux boucles denses est ramassée sous un cercle de tête surmonté d’une croix, coiffure très caractéristique du début du XVe siècle. Il est enveloppé dans les plis abondants de son manteau, peint d’un motif de point de points d’or évoquant des fleurettes, et rappelant le travail de l’or poinçonné, typique de l’orfèvrerie autour de 1400. Un lys à la longue tige le sépare de la Vierge. Les mains croisées sur la poitrine en signe d’acceptation, nimbée, la Vierge a tiré sur ses cheveux un pan de son ample manteau, également orné de motifs en pointillés ; le décolleté de sa robe est bordé d’un orfroi. Le visage énergique de l’ange, dont la mâchoire est bien dessinée, contraste avec l’ovale de celui de la Vierge, d’où émerge un nez pointu. L’espace où se situe la scène n’est pas très clair : l’arbre et le soleil derrière la Vierge, allusions à la Résurrection, semblent indiquer qu’elle se passe en plein air, mais la composition est placée au-dessus d’une corniche à remplages flamboyants, qui évoque une scène ou une loggia. Au-dessus de l’ange, Dieu le Père émerge en buste de nuées, tenant le globe dans sa main voilée ; de sa bouche jaillissent des rayons au bout desquels devait se trouver la colombe du Saint-Esprit (pour cette iconographie, cf. OA 2759).
Cette Annonciation appartient à un groupe de petits médaillons d’ivoire ajourés datés du début du XVe siècle, aujourd’hui attribués au milieu parisien. Elle s’en distingue toutefois par sa taille plus importante et sa qualité monumentale.
Si la Vierge trouve des parallèles dans la sculpture monumentale parisienne autour de 1400, le caractère très longiligne des personnages, le visage de Dieu le Père ainsi que celui de l’ange, à la mâchoire très carrée, évoquent l’art du Maître de Rohan et incitent à situer l’œuvre dans les décennies suivantes.
Ivoire ajouré dans une rondelle extrêmement mince, rompue en de nombreux endroits (contrairement à l'opinion de Koechlin, aucune partie n'est refaite). Ivoire gauchi, taches grisâtres. Griffes pour encollage au revers. Fond de carton recouvert de soie grège, dégagée par la restauration, puis de soie rose. L'ensemble est emboîté dans un cadre d'argent, non original.
Traces de dorure et de polychromie : or sur mixtion, rouge, vert, bleu azurite. La trace d'un décor floral est encore visible au revers, ce qui laisse supposer que celui-ci était visible avant d'être collé sur un support.

Etiquette :
au revers du fond en carton Davillier 59
Inscription :
au revers : Davillier 59

Diamètre : 8,5 cm

Matériau : ivoire d'éléphant = défense d'éléphant (Ivoire d'éléphant, traces de dorure et de polychromie)
Matériau : argent (cadre postérieur)
Matériau : soie (Fond de carton recouvert de soie)

Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)

Date de création/fabrication : 1400 - 1435

Paris (France->Ile-de-France = Ile de France) (?)

collection du baron Charles Davillier (1823-1883) ; legs Davillier, 1883

Baron Davillier, Jean-Charles, Collectionneur ; Donateur

legs

date du legs : 1883

Etat

Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

legs

gothique

Paris

médaillon