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Croix-reliquaire de la Vraie Croix "de l'abbé Hugues" provenant de Saint-Vincent de Laon
avant 1175
Lieu de création : France du nord = nord de la France ; Région mosane (?) ; Laon (?) Lieu de provenance : abbaye Saint-Vincent = abbaye Saint Vincent
OA 4 ; N 1147
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 502
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : OA 4
Autre numéro d'inventaire : N 1147
Autre numéro d'inventaire : N 1147
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Croix-reliquaire de la Vraie Croix "de l'abbé Hugues" provenant de Saint-Vincent de Laon
Ancien titre : Croix de Saint-Vincent de Laon
Autre titre : Croix à double traverse au nom de l'abbé Hugo
Ancien titre : Croix de Saint-Vincent de Laon
Autre titre : Croix à double traverse au nom de l'abbé Hugo
Type d'objet
orfèvrerie, argenterie ; croix-reliquaire = croix reliquaire
Description / Décor
La croix a été commandée par Hugues, abbé de Saint-Vincent de Laon de 1174 à 1205, comme l’atteste l’inscription gravée sous le pied : CRUS HUGONIS ABBATIS (croix de l’abbé Hugues). Si l’arrivée de la relique est consécutive au sac de Constantinople du 12 avril 1204, l’objet a pu être exécuté à la fin de l’abbatiat de Hugues, en 1204-1205 (cf. Taburet-Delahaye, 2004-2005).
La croix proprement dite, à double traverse et aux extrémités fleuronnées, est un rare exemple de croix saurothèque aux deux faces filigranées, un des premiers à porter la Vierge et saint Jean (ici très abîmés) au sommet de tiges latérales. Les filigranes et les cabochons sont tout à fait caractéristiques de l'orfèvrerie du début du XIIIe siècle. Du pied de la croix naissent deux branches qui soutiennent une statuette de saint Jean et une statuette de la Vierge traitées de manière très douce.
Si le très beau Christ relève encore du Christus triumphans roman (tête droite, pieds séparés), le traitement naturaliste de l’anatomie et la souplesse du perizonium incitent à le dater plutôt vers 1200 ; il présente des parallèles avec les figures des voussures de la façade de Laon, datées vers 1190.
La croix repose sur un pied circulaire couvert de motifs de feuilles de vigne et soutenu par trois petites pattes de lion. Sur les feuillages, sont placés trois médaillons émaillés alternant avec des rosaces en filigranes ornées de cinq pierres précieuses. Les médaillons en émail champlevé préfigurent la Crucifixion et représentent le Sacrifice d’Isaac, Joseph vendu par ses frères, Moïse et le Buisson ardent. Les émaux, souvent considérés comme mosans et antérieures à la croix, ils présentent des traits stylistiques originaux – canon court des personnages, compositions chargées et dynamiques, couleurs vives – qui peuvent suggérer une exécution dans le nord de la France, peut-être contemporaine de la croix.
La croix proprement dite, à double traverse et aux extrémités fleuronnées, est un rare exemple de croix saurothèque aux deux faces filigranées, un des premiers à porter la Vierge et saint Jean (ici très abîmés) au sommet de tiges latérales. Les filigranes et les cabochons sont tout à fait caractéristiques de l'orfèvrerie du début du XIIIe siècle. Du pied de la croix naissent deux branches qui soutiennent une statuette de saint Jean et une statuette de la Vierge traitées de manière très douce.
Si le très beau Christ relève encore du Christus triumphans roman (tête droite, pieds séparés), le traitement naturaliste de l’anatomie et la souplesse du perizonium incitent à le dater plutôt vers 1200 ; il présente des parallèles avec les figures des voussures de la façade de Laon, datées vers 1190.
La croix repose sur un pied circulaire couvert de motifs de feuilles de vigne et soutenu par trois petites pattes de lion. Sur les feuillages, sont placés trois médaillons émaillés alternant avec des rosaces en filigranes ornées de cinq pierres précieuses. Les médaillons en émail champlevé préfigurent la Crucifixion et représentent le Sacrifice d’Isaac, Joseph vendu par ses frères, Moïse et le Buisson ardent. Les émaux, souvent considérés comme mosans et antérieures à la croix, ils présentent des traits stylistiques originaux – canon court des personnages, compositions chargées et dynamiques, couleurs vives – qui peuvent suggérer une exécution dans le nord de la France, peut-être contemporaine de la croix.
Inscriptions
Inscription :
CRUS HUGONIS ABBATIS (sous le pied)
MONS. ISAAC. LIGNA / ARA. ABRAHAM
("Montagne. Isaac. Bois / Autel. Abraham")
FRATIBUS IRATIS HIC VENDITUR ISMAHELITIS
("Ici [Joseph] est vendu aux Ismaélites par ses frères")
RUBuS . MOYSIS
SOLVE CALTIAMENA / LOC I QVO STAS
Te rRA S[an]C [t] AE
("Buisson. Moïse / Enlève [tes] chaussures, le lieu sur lequel tu te tiens [est] une terre sainte")
sous le pied : CRUS HUGONIS ABBATIS ("croix de l'abbé Hugues")
(sur les émaux)
CRUS HUGONIS ABBATIS (sous le pied)
MONS. ISAAC. LIGNA / ARA. ABRAHAM
("Montagne. Isaac. Bois / Autel. Abraham")
FRATIBUS IRATIS HIC VENDITUR ISMAHELITIS
("Ici [Joseph] est vendu aux Ismaélites par ses frères")
RUBuS . MOYSIS
SOLVE CALTIAMENA / LOC I QVO STAS
Te rRA S[an]C [t] AE
("Buisson. Moïse / Enlève [tes] chaussures, le lieu sur lequel tu te tiens [est] une terre sainte")
sous le pied : CRUS HUGONIS ABBATIS ("croix de l'abbé Hugues")
(sur les émaux)
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 46,8 cm ; Longueur : 12,5 cm ; Diamètre : 15,4 cm
Matière et technique
Matériau/Technique : Croix et pied: argent, filigranes d'argent doré, pierreries et verres colorés.
Statuettes: argent fondu et doré
Trois médaillons du pied: émail champlevé sur cuivre doré.
Matériau : argent (croix, pied et statuettes)
Technique : doré = dorure (techniques métal) (croix, pied et statuettes)
Technique : fonte = coulé fondu = fondu (techniques métal) (statuettes)
Technique : filigrané = filigrane (techniques métal) (croix et pied)
Matériau : pierre artificielle
Matériau : verre
Technique : émail champlevé (techniques métal->émaillé = émaillage = émail = émaux) (trois médaillons du pied)
Matériau : cuivre (médaillons du pied)
Technique : doré = dorure (techniques métal) (médaillons du pied)
Statuettes: argent fondu et doré
Trois médaillons du pied: émail champlevé sur cuivre doré.
Matériau : argent (croix, pied et statuettes)
Technique : doré = dorure (techniques métal) (croix, pied et statuettes)
Technique : fonte = coulé fondu = fondu (techniques métal) (statuettes)
Technique : filigrané = filigrane (techniques métal) (croix et pied)
Matériau : pierre artificielle
Matériau : verre
Technique : émail champlevé (techniques métal->émaillé = émaillage = émail = émaux) (trois médaillons du pied)
Matériau : cuivre (médaillons du pied)
Technique : doré = dorure (techniques métal) (médaillons du pied)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : avant 1205 (Nord de la France) (attribution d'après style) et vers 1175 (émaux) (attribution d'après style) et vers 1200 (émaux) (attribution d'après style)
Date de création/fabrication : avant 1205 (Nord de la France) (attribution d'après style) et vers 1175 (émaux) (attribution d'après style) et vers 1200 (émaux) (attribution d'après style)
Lieu de création / fabrication / exécution
France du nord = nord de la France (Europe) (croix) ; Laon (Picardie->Aisne) (?) (émaux) ; Région mosane (Europe) (?) (émaux)
Lieu de provenance
abbaye Saint-Vincent = abbaye Saint Vincent (Aisne->Laon)
Données historiques
Historique de l'œuvre
abbaye bénédictine de Saint-Vincent de Laon ; très probablement versée en 1792 à l'Hôpital général tenu par les religieuses de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul depuis 1781 (cf. Archives de l'Aisne, SRL 61: délibération du 25 juillet arrêtant que les effets mobiliers se trouvant à l'abbaye Saint-Vincent, destinée à servir de caserne, seront portés à l'Hôpital général de Laon) ; vendue en 1855 à la "Direction générale des musées" (ordonnancement daté du 31 octobre 1855, "à l'hospice des Soeurs de Saint-Vincent de Laon", arch. Louvre, M61855) ; cf. AN O/5/1698, pp. 198-217, Laon (Aisne), hospice de Saint-Vincent-de-Paul. - Vente d’une croix du XIIIe siècle (émail et or, ornée de pierres précieuses), 1855
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
abbé Hugues, Commanditaire (abbé de 1174 à 1205)
Laon, hôpital général de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, Institution / Musée (versée en 1792 à l'hôpital général, cf. archives départementales de l'Aisne, SRL 61)
Nieuwerkerke, Alfred Emilen O'hara (comte de), Acheteur (achat en qualité de directeur des musées impériaux)
Laon, hôpital général de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, Institution / Musée (versée en 1792 à l'hôpital général, cf. archives départementales de l'Aisne, SRL 61)
Nieuwerkerke, Alfred Emilen O'hara (comte de), Acheteur (achat en qualité de directeur des musées impériaux)
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date de l'arrêté/décision : 31/10/1855
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 502 - Suger, Vitrine 19 - Croix de Laon
Index
Mode d'acquisition
Période
Lieux
Bibliographie
- Le Trésor de Notre-Dame de Paris. Des origines à Viollet-le-Duc, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 19 octobre 2023 - 29 janvier 2024), Paris, Hazan - Louvre éditions, 2023, p. 274
- George, Philippe (dir.), L’Oeuvre de la Meuse. Orfèvrerie mosane, XIIe et XIIIe siècle. Actes de la journée d’études, 14 novembre 2014 [coordonné par] Philippe George ; [dirigé par le Trésor de Lièges, Archéoforum et l’Institut du patrimoine de Wallonie] (collection-Feuillets de la cathédrale de Liège), 2014, p. 37 (notice Ghislain), 48-49 (notice Descatoire et George), fig. p. 48
- « La croix-reliquaire de Hugues, abbé de Saint-Vincent de Laon », dans Toussaint, Jacques (dir.), Magister Nicolaus, Gerardus, frater Hugo et autres orfèvres connus-inconnus. De l'empereur Henri à venise et de celle de l'abbé Hugues de Laon, Actes de la journée d'étude "Hugo d'Oignies, contexte et perspectives (2011)., Namur, 2013, p. 92-97,
- Une Renaissance. L'art entre Flandre et Champagne 1150-1250, cat. exp. (Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin, 05/04-30/06/2013 ; Paris, musée de Cluny, 17/04-15/07/2013), Paris, Réunion des musées nationaux, 2013, p. 148, n° 81
- Didier, Robert, « Oeuvres de l'atelier d'Oignies et d'autres ateliers », dans Didier, Robert ; Toussaint, Jacques (dir.), Autour de Hugo d'Oignies : actes du colloque [qui s’est tenu à la Maison de la Culture de la Province de Namur les 20 et 21 octobre 2003] [Monographies du Musée des arts anciens du Namurois ; 26], Namur, Service de la culture de la province de Namur et Société archéologique de Namur, 2004, p. 319-384, p. 353, fig. p. 351
- Maison, Françoise (dir.), Le comte de Nieuwerkerke, art et pouvoir sous Napoléon III, cat. exp. (Compiègne, Musée national du château de Compiègne, 6 octobre 2000 - 8 janvier 2001), Paris, 2000, p. 61, note 5 p. 65 dans Ph. Luez, "Nieuwerkerke et la Picardie", p. 61-65, fig. p. 61
- Szczepkowska-Naliwajek, Kinga, Relikwiarze sredniowiecznej Europy od IV do poczatku XVI wieku. Geneza, tresci, styl i techniki wykonania, Varsovie, Fundacja ATK, 1996, p. 164, note 4, fig. 44
- Perocco, Guido ; Bettini, Sergio ; Alcouffe, Daniel (dir.), Le Trésor de Saint-Marc de Venise, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1984), Milan, Olivetti, 1984, p. 248, 251, fig. 33d, n° 33
- Lüdke, Dietmar, Die Statuetten der gotischen Goldschmiede. Studien zu den "autonomen" und vollrunden Bildwerken der Golschmiedeplastik und den Statuetten-reliquiaren in Europa zwischen 1230 und 1530, I : Text und Abbildungen-II : Katalog und Register, I-II, Munich, Tuduv-Verlag-Ges, 1983, p. 23, note 154 (volume I)
- Springer, Peter, Kreuzfüsse. Ikonographie und Typologie eines hochmittelalterlichen Gerätes (Bronzegeräte des Mittelalters), vol. III, Kreuzfüsse, Berlin, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, 1981, p. 216, fig. K 420-421
- Wixom, William D., « Twelve Additions to the Medieval Treasury », The Bulletin of the Cleveland Museum of Art, n° 4, vol. 59, avril 1972, p. 87-111, p. 89 et note 2 p. 91, fig. 13 p. 91
- Frolow, Anatole, Les Reliquaires de la vraie Croix (Archives de l'Orient Chrétien - 8), Paris, Institut français d'études byzantines, 1965, p. 165, 228, fig. 88 p. 229
- Frolow, Anatole, La relique de la Vraie Croix. Recherches sur le développement d'un culte, Paris, 1961, p. 342, n° 366
- Thoby, Paul, Le Crucifix, des Origines au Concile de Trente, étude iconographique, Nantes, Bellanger, 1959, p. 106, pl. LXVI, n° 151
- Borchgrave d'Altena, Joseph de (comte), « La croix reliquaire de Laon », dans Etudes d'Histoire et d'Archéologie Namuroises dédiées à Ferdinand Courtoy, Gembloux, éditions J. Duculot, 1952, p. 355-360, p. 355-360, pl. I-III
- Collon-Gevaert, Suzanne, Histoire des arts du métal en Belgique, Bruxelles, 1951, p. 201, 215
- Art mosan et arts anciens du Pays de Liège : exposition internationale, cat. exp. (Liège, 1951), Liège, Ed. de l’A.S.B.L. le Grand Liège, 1951, p. 173, n° 101
- Trésors d’art de la Vallée de la Meuse : art Mosan et arts anciens du Pays de Liège, cat. exp. (Paris, Musée des Arts Décoratifs, décembre 1951 - février 1952), Paris, Les Presses Artistiques, 1951, n° 97
- Evans, Joan, Art in Mediaeval France 987-1498, Londres / New York / Toronto, Geoffrey Cumberlege - Oxford University Press, 1948, p. 58, note 1
- La Passion du Christ dans l'Art Français, cat. exp. (Paris, musée de Sculpture comparée du Trocadéro, Sainte-Chapelle, 1934), Paris, Libraitrie de l'Arc, Paris-éditions Arthaud, Grenoble, 1934, p. 105, n° 358
- Braun, Joseph S. J., Das Christliche Altatgerät in seinem sein und in seiner Entwicklung, Munich, Max Hueber, 1932, p. 491
- Marquet de Vasselot, Jean-Joseph, Musée du Louvre. Catalogue sommaire de l'orfèvrerie, de l'émaillerie et des gemmes du Moyen Age au XVIIème siècle, Paris, Gaston Braun éditeur, 1914, p. 7, n° 23
- Falke, Otto von ; Frauberger, Heinrich, Deutsche Schmelzarbeiten des Mittelalters und andere Kunstwerke des Kunsthistorischen Ausstellung zu Düsseldorf, Francfort-sur-le-Main, J. Baer : H. Kelle, 1902, p. 77
- Molinier, Emile, Histoire des arts appliqués à l'industrie du Ve, à la fin du XVIIIe siècle., IV, l'orfèvrerie religieuse et civile, 1ère partie, du Ve à la fin du XVe siècle, Paris, E. Lévy, 1901, p. 171, note 2
- Darcel, Alfred, Musée national du Moyen Age et de la Renaissance [Louvre]. Série D. Notice des émaux et de l'orfèvrerie, 4e éd. avec supplément par E. Molinier, Paris, 1891, p. 464-466, D 714
- Mathieu, abbé A., « La croix de Hugues, abbé de Saint-Vincent de Laon (XIIe siècle) », Revue de l'art chrétien, tome III, 1859, p. 325-327, p. 225-227
- Cardon, abbé ; Mathieu, abbé A. (dir.), Wyard, Dom Robert, L'abbaye de Saint-Vincent de Laon, Saint-Quentin, 1858, note 2, p. 436-437, fig. entre les p. 436 et 437
- Bretagne, H., « Croix qui appartient aux religieuses de l'hospice de Laon », Bulletin de la Société Académique de Laon, tome II, 1853, p. 241-248, ill. gravée entre les p. 240 et 241
- Taburet-Delahaye, Elisabeth, « La croix de Saint-Vincent de Laon au département des Objets d'art du Louvre », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2011 (2004-2005), p. 344-352, p. 344-352
Expositions
- Une Renaissance. L'Art entre Flandre et Champagne, 1150-1250, Paris (France), Musée du Moyen-Age et Thermes de Cluny, 17/04/2013 - 15/07/2013
Dernière mise à jour le 15.04.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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