Le char des taureaux

Numéro principal : OAR 608

Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Manufacture des Gobelins (Paris, 1662), Atelier de tissage
Peiner, Werner (1897 - 1984), Peintre ; Cartonnier, D'après

Titre : Le char des taureaux
Ancien titre : Le char de Cérès

panneau

Cérès debout sur un char à l'antique attelé à trois taureaux se dirigeant vers la droite. Cérès tient de la main gauche une hampe surmontée de l'aigle et de la Svastika et de la main droite une gerbe de blé et une faucille. Fond bleu. Bordure d'encadrement bistre, avec frise régulière de laurier jaune. Marques MN 1944. Le char est brodé de fils d'or.

Hauteur : 363 cm (gauche) ; Hauteur : 366 cm (milieu) ; Hauteur : 366 cm (droite) ; Largeur : 489 cm (inférieure), (sens chaîne) ; Largeur : 492 cm (milieu) ; Largeur : 491 cm (supérieure) ; Epaisseur : 0,2 cm ; Poids estimé : 27 kg (avec conditionnement) ; Encombrement : 492 x 366 cm (Surface : 18 m²)

Matériau : laine (chaînes et trames)
Matériau : soie (trames)
Matériau : métal (trames de soies recouvertes d'une lame d'argent doré)
Technique : tapisserie = tapisserie sur métier (techniques textile)
Technique : (chaînes : laine, écrue, Z, 3 bouts, 6 à 7 fils/cm)
Technique : (trames : laine, polychrome, S, 7 duites/cm)
Technique : (trames : soie, polychrome, Z, 14 à 16 duites/cm)
Technique : (métallique : association de 3 fils (2 fils métalliques et un fil de soie jaune), 8 à 10 duites/cm)
Technique : (Repères en laine rouge pour marquer le niveau de tissage)

1941 - 1944 (commande de 1941 et livraison en juin 1944) (source documentaire ou archivistique)

Paris (France->Ile-de-France = Ile de France)

1941-1944 : la tapisserie "le char des taureaux" (OAR 608) et une seconde, "le Quadrige" ou « char des chevaux », actuellement conservée au musée national d'art moderne-Centre Georges Pompidou (inv. Récup. 1 OA ou R 1 OA), faisaient partie de la même commande dont les cartons ont été fournis par le peintre Werner Peiner, directeur de l'école d'art de Kronenburg. Elles ont été commandées en 1941 à la Manufacture des Gobelins par le Ministère des Affaires étrangères du IIIe Reich par l'intermédiaire de l'ambassade d'Allemagne et étaient destinées à orner l'hôtel de son ministre, Joachim von Ribbentrop, à Berlin.
L'autorisation officielle de tisser fut donnée à Janneau, administrateur général du Mobilier national, par arrêté du 19 août 1941. Les autorités allemandes fournirent les chaînes et les laines (achetées à Roubaix) et le fil d'or (venu d'Allemagne). Le tissage de chacune des deux pièces, devant mesurer 5,06 de long sur 3,66 de haut, était évalué à 168 532 Fr, à la charge du gouvernement allemand. « Le char de taureaux » terminé en juin a été livré le 31 juillet 1944, « le char des chevaux » avait été livré peu avant à l'ambassade d'Allemagne, le 24 mai 1944 (source : courrier de Jean-Pierre Samoyault, Administrateur général du Mobilier national à Didier Schulmann, chargé des collections au Musée national d'art moderne, 20/03/1997).
1948 : les 2 tapisseries sont retrouvées au Schloss Julianka près Itzehoe en 1945, puis sont déposées à la Kunsthalle de Hambourg (source : courrier du 13 novembre de P. Villemer, chef de la mission française pour les restitutions en zone britannique au directeur de l'OBIP).
1949 : le 17 août 1949 elle sont rapatriées d'Allemagne (cf. p. 59 et 60). Le 17 novembre 1949 dans un courrier de l'administrateur général du Mobilier National au président de la CRA à propos de la Commission de choix des oeuvres d'art dans les locaux de la CRA en présence de B. Dorival pour le musée national d'art moderne, il est mentionné (p. 4) que : "... les 2 tapisseries tissées aux Gobelins d'après des cartons de Werner Peiner pendant l'Occupation et payées, revenues récemment d'Allemagne et envoyées directement au Mobilier National, seront remises au Musée national d'art moderne" (cf. p. 61).
1951 :
*le 28 mai au Mobilier National, Service des Magasins. Bon d'enlèvement.
« Tapisseries du Reich d'après Werner Peiner tissées à la Manufacture des Gobelins pendant l'occupation.
Tapisserie fabrication 1944 « Char des Taureaux » 3 .60 x 4.90 [OAR 608]
Tapisserie fabrication 1944 « Char des Chevaux » 3.60 x 4.86 ...[R 1 OA]... " (cf. p. 62).
*le 29 mai
"Commission de Choix des Oeuvres d'Art, VIème séance, dans la Salle du Conseil du Musée du Louvre, B. Dorival pour le Musée d'art moderne, représentant J. Cassou, empêché.
Pages 15 & 16: « Tapisseries tissées aux Gobelins sur des cartons de Werner Peiner. La Commission avait déjà eu dans sa séance du 17 novembre 1949 à examiner la destination de ces deux tapisseries qui avaient été envoyées directement au Mobilier National par les Autorités anglaises de Hambourg-Schleswig-Holstein ; elle avait décidé que celles-ci devraient être, en principe, remises au Musée national d 'Art Moderne. Cependant les oeuvres n'avaient pu être montrées à la Commission et la décision n 'avait pu être suivie d'effet. Le Mobilier National ayant fait transporter ces tapisseries pour la présente séance, la question est donc posée à nouveau d'autant plus qu'à ces deux tapisseries récupérées ont été jointes deux autres tapisseries de la même série dont le tissage a été suspendu au moment de la Libération [OAR 606 et 607]. Après échange de discussion et intervention du Directeur des Domaines, la Commission décide de choisir une seule tapisserie : « Le Char des Chevaux » [R 1 OA] et de refuser les trois autres qui seront donc remises aux Domaines en vue de leur aliénation » (cf. p. 62).
1956 : le 17 avril, le Directeur des Domaines au Directeur de l'OBIP
« (. . .) j'ai l'honneur de vous donner mon accord pour que votre Service reprenne, dès maintenant, les tapisseries n° 716, 717 et 718 [OAR 606 à 608] en vue d'en faire assurer la conservation par les soins de la Direction des Musées de France, en attendant que la Commission de Choix prenne une décision au sujet de leur destination définitive » (cf. p. 62). Les 3 tapisseries sont donc déposées le 27 avril 1956 au Service de Protection des Oeuvres d'art, bureau de Rose Valland, sis 11 rue Berryer et y demeurèrent jusqu'a son départ à la retraite.
1967 : elles sont ensuite déposées le 21 février 1967 au département des Objets d'art du musée du Louvre et inscrites par Daniel Alcouffe, conservateur, à l'inventaire supplémentaire de l'inventaire des Objets d'art Récupération sous le numéro "OAR 608". Cette dernière est actuellement conservée dans les réserves du département.
(Source = dossier en ligne de l'exposition des oeuvres récupérées après la Seconde Guerre Mondiale confiées à la garde du Musée national d'art moderne, Beaubourg, galerie 27, 9 avril-21 avril 1997, p. 55-62, adresse : https://www.centrepompidou.fr/media/document/16/20/162019290558fd1ac7d3a4cdbbd0dbf2/normal.pdf, les paginations sus-citées font référence à ce document et sources archivistiques au MAE, 209SUP 371 P 2 Peiner ; 209SUP197 A 172 ; 209SUP420 P 69 et aux archives des musées nationaux : cote Z 15 B 1947-1949).

Ribbentrop, Joachim von, Commanditaire, commande en 1941- terminée en juin 1944 - livrée le 31 juillet 44 (l'OAR 608 et son pendant, "le Quadrige", du Centre G. Pompidou (inv. R 1 OA) sont commandées en 1941 à la Manufacture des Gobelins par le Ministère des Affaires étrangères du IIIe Reich et étaient destinées à orner l'hôtel du ministre Ribbentrop à Berlin)

attribution par l'office des biens et intérêts privés (MNR)

date d'arrivée au Musée : 21/02/1967

Musées Nationaux Récupération

Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

attribution par l'office des biens et intérêts privés (MNR)

Paris

panneau