Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 8042
Autre numéro d'inventaire : MR 2027
Autre numéro d'inventaire : MR 2027
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Saint Bruno en prière
Description / Décor
Vie de saint Bruno
Format : cintré
Format : cintré
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 1,93 m ; Largeur : 1,3 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (1645 - 1648)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Petit cloître de la Chartreuse de Paris ; offerts au roi par la communauté des Chartreux à l’instigation du comte d’Angiviller, 1776 ; au Louvre en 1785 (inventaire Duplessis, nos 123 à 144). Huit tableaux du cycle sont exposés à l’ouverture du Muséum (Louvre) en 1793 (nos 297, 305, 319, 328, 341, 353, 522 et 531 du catalogue ; cf. Dubreuil, 2001) ; l’ensemble du cycle a été envoyé au musée spécial de l’École française au château de Versailles entre 1797 et 1802 (cf. Cantarel-Besson, 1981) ; le cycle est présenté au palais du Luxembourg entre 1803 et 1815 ; il est transféré au Louvre en 1816.
Commentaire
Ayant refusé l’archevêché de Reggio, saint Bruno fonde un ermitage en Calabre
Suite de vingt-deux tableaux peints entre 1645 et 1648 pour le petit cloître de la Chartreuse de Paris (dite Chartreuse de Vauvert), probablement avec l’aide de collaborateurs, dont le beau-frère de Le Sueur, Thomas Goussé (1627-1658) (cf. Mérot, 1987, p. 187). Les Chartreux étaient installés depuis le xiiie siècle aux portes de la ville, à l’emplacement actuel du jardin du Luxembourg. Mesurant 35 mètres sur 40, le cloître comprenait quarante-quatre arcades de style gothique. En 1645, afin de remplacer d’anciennes fresques altérées par l’humidité, Eustache Le Sueur reçut la commande de tableaux sur bois cintrés dans le haut destinés à orner les fausses arcades du cloître le long des parois sur le thème de la Vie de saint Bruno. L’artiste a peint vingt-deux tableaux alternant avec vingt-deux vitraux ornés de représentations en camaïeu des Pères du désert d’après des gravures de Raphaël Sadeler (cf. Mérot, 1987, p. 188). Les peintures de Le Sueur étaient complétées de cartouches décoratifs comprenant des inscriptions latines expliquant les épisodes représentés. L’inscription latine placée au-dessus de la porte du cloître commémorait la fin des travaux de Le Sueur : « Quisquis Cartusiaci jecit fundamina / Ordinis, et quae causa illi vis nosse viator ? / Historiam hanc sequere, hos etiam perlege versus / Fructum si quaeras aderit compunctio sancta. / Haec picturarum series edaci vetustate pene deleta / novis coloribus jam tertio renovata est anno Domini 1648 » (cf. Lemaire, 1685). Le Sueur était donc le troisième artiste à intervenir sur ce décor, Guillet de Saint-Georges précisant néanmoins qu’il « a travaillé d’original sur le même sujet, chaque tableau étant d’une ordonnance ou composition particulière, et chaque figure d’un dessein nouveau » (cf. Guillet de Saint-Georges, 1690). Les volets de chêne décorés de paysages, posés en 1674 pour protéger les tableaux de Le Sueur, sont également conservés au Louvre : voir INV. 8795 A à T. Les tableaux de Le Sueur étaient accessibles certains jours et lorsque « quelques curieux demand[ai]ent à les voir » (cf. Brice, 1684). Ils acquirent très vite une renommée qui culmina au xviiie siècle. Sous la pression du comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments de Louis XVI, le chapitre de la Chartreuse décida de les offrir au roi contre un dédommagement de 30 000 livres destiné à la reconstruction de la voûte de l’église du couvent, mais dont seulement 15 000 livres furent versées en 1777 (cf. Mérot, 1987, p. 191). Au xixe siècle, Théophile Gautier atteste la célébrité du cycle, alors présenté au Louvre : « Quelle différence entre les moines de Le Sueur et les moines de Zurbaran, et qu’il y a loin de la tendre piété du peintre français à la farouche dévotion du peintre espagnol ! Les moines de Le Sueur pensent au ciel, les moines de Zurbaran pensent à l’enfer. Si les uns mortifient leur chair, c’est pour la spiritualiser, les autres pour la punir. Le Sueur a l’onction et Zurbaran la terreur » (cf. Gautier, 1867). Le cycle a été gravé sous la direction de François Chauveau dans un recueil publié vers 1680. Le département des Arts graphiques du Louvre conserve de nombreux dessins préparatoires à la pierre noire rehaussés de blanc, la plupart étant rassemblés dans l’Album Saint Bruno composé de cent quarante-six dessins (cf. Mérot, 1987, p. 195-196). Tous les tableaux ont été transposés de bois sur toile par Jean-Louis Hacquin entre 1778 et 1783. Ils ont été restaurés en couche picturale par Joseph Ferdinand François Godefroid entre 1783 et 1786 (cf. Martin (É.), Bret et Naffah, 1994, et Massing, 2012). Des bordures pour les vingt-deux tableaux ont été livrées par François Charles Buteux entre 1777 et 1783 (cf. Lepage, 2016).
Petit cloître de la Chartreuse de Paris ; offerts au roi par la communauté des Chartreux à l’instigation du comte d’Angiviller, 1776 ; au Louvre en 1785 (inventaire Duplessis, nos 123 à 144). Huit tableaux du cycle sont exposés à l’ouverture du Muséum (Louvre) en 1793 (nos 297, 305, 319, 328, 341, 353, 522 et 531 du catalogue ; cf. Dubreuil, 2001) ; l’ensemble du cycle a été envoyé au musée spécial de l’École française au château de Versailles entre 1797 et 1802 (cf. Cantarel-Besson, 1981) ; le cycle est présenté au palais du Luxembourg entre 1803 et 1815 ; il est transféré au Louvre en 1816.
Commentaire
Ayant refusé l’archevêché de Reggio, saint Bruno fonde un ermitage en Calabre
Suite de vingt-deux tableaux peints entre 1645 et 1648 pour le petit cloître de la Chartreuse de Paris (dite Chartreuse de Vauvert), probablement avec l’aide de collaborateurs, dont le beau-frère de Le Sueur, Thomas Goussé (1627-1658) (cf. Mérot, 1987, p. 187). Les Chartreux étaient installés depuis le xiiie siècle aux portes de la ville, à l’emplacement actuel du jardin du Luxembourg. Mesurant 35 mètres sur 40, le cloître comprenait quarante-quatre arcades de style gothique. En 1645, afin de remplacer d’anciennes fresques altérées par l’humidité, Eustache Le Sueur reçut la commande de tableaux sur bois cintrés dans le haut destinés à orner les fausses arcades du cloître le long des parois sur le thème de la Vie de saint Bruno. L’artiste a peint vingt-deux tableaux alternant avec vingt-deux vitraux ornés de représentations en camaïeu des Pères du désert d’après des gravures de Raphaël Sadeler (cf. Mérot, 1987, p. 188). Les peintures de Le Sueur étaient complétées de cartouches décoratifs comprenant des inscriptions latines expliquant les épisodes représentés. L’inscription latine placée au-dessus de la porte du cloître commémorait la fin des travaux de Le Sueur : « Quisquis Cartusiaci jecit fundamina / Ordinis, et quae causa illi vis nosse viator ? / Historiam hanc sequere, hos etiam perlege versus / Fructum si quaeras aderit compunctio sancta. / Haec picturarum series edaci vetustate pene deleta / novis coloribus jam tertio renovata est anno Domini 1648 » (cf. Lemaire, 1685). Le Sueur était donc le troisième artiste à intervenir sur ce décor, Guillet de Saint-Georges précisant néanmoins qu’il « a travaillé d’original sur le même sujet, chaque tableau étant d’une ordonnance ou composition particulière, et chaque figure d’un dessein nouveau » (cf. Guillet de Saint-Georges, 1690). Les volets de chêne décorés de paysages, posés en 1674 pour protéger les tableaux de Le Sueur, sont également conservés au Louvre : voir INV. 8795 A à T. Les tableaux de Le Sueur étaient accessibles certains jours et lorsque « quelques curieux demand[ai]ent à les voir » (cf. Brice, 1684). Ils acquirent très vite une renommée qui culmina au xviiie siècle. Sous la pression du comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments de Louis XVI, le chapitre de la Chartreuse décida de les offrir au roi contre un dédommagement de 30 000 livres destiné à la reconstruction de la voûte de l’église du couvent, mais dont seulement 15 000 livres furent versées en 1777 (cf. Mérot, 1987, p. 191). Au xixe siècle, Théophile Gautier atteste la célébrité du cycle, alors présenté au Louvre : « Quelle différence entre les moines de Le Sueur et les moines de Zurbaran, et qu’il y a loin de la tendre piété du peintre français à la farouche dévotion du peintre espagnol ! Les moines de Le Sueur pensent au ciel, les moines de Zurbaran pensent à l’enfer. Si les uns mortifient leur chair, c’est pour la spiritualiser, les autres pour la punir. Le Sueur a l’onction et Zurbaran la terreur » (cf. Gautier, 1867). Le cycle a été gravé sous la direction de François Chauveau dans un recueil publié vers 1680. Le département des Arts graphiques du Louvre conserve de nombreux dessins préparatoires à la pierre noire rehaussés de blanc, la plupart étant rassemblés dans l’Album Saint Bruno composé de cent quarante-six dessins (cf. Mérot, 1987, p. 195-196). Tous les tableaux ont été transposés de bois sur toile par Jean-Louis Hacquin entre 1778 et 1783. Ils ont été restaurés en couche picturale par Joseph Ferdinand François Godefroid entre 1783 et 1786 (cf. Martin (É.), Bret et Naffah, 1994, et Massing, 2012). Des bordures pour les vingt-deux tableaux ont été livrées par François Charles Buteux entre 1777 et 1783 (cf. Lepage, 2016).
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XVI
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
non exposé
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 147, ill.coul., n°304
- Mérot, Alain, Eustache Le Sueur (1616-1655), Paris, Arthena, 1987, p. 98, 209-210, Fig. 171 (n&b), n° 52
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 57, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 237, 284, fig. 516, n° 516
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 243
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 166, n° 581
Dernière mise à jour le 12.12.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances