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Bâton de Guillaume de Roquémont
1394
Place of creation : Paris
MS 83 BIS
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 504
Aile Richelieu, Niveau 1
Inventory number
Numéro principal : MS 83 BIS
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Bâton de Guillaume de Roquémont
Autre titre : Fragment du bâton de chantre de Saint-Denis
Autre titre : Fragment du bâton de chantre de Saint-Denis
Type of object
bâton de chantre ; regalia
Description/Features
L'inventaire du trésor de Saint-Denis de 1534 décrit le bâton offert par le chantre Guillaume de Roquémont : c'était une longue hampe d'argent doré en trois parties, deux fleurdelisées, une torsadée ; quatre pommeaux ornés de feuillages rythmaient cette hampe en haut de laquelle s'épanouissait une fleur de lis dont les pétales soutenaient des branlants, surmontée d'un saphir. Le bâton de chantre fut restauré à plusieurs reprises au XVIe siècle et suffisamment modifié pour que les experts chargés de l'inventaire de 1634 hésitent à le reconnaître. Mais une partie de la hampe dont la portion torsadée qui portait l'inscription, certains des noeuds d'origine et la fleur de lis terminale étaient reconnaissables. Félibien (1706, p. II, K.) a donné une gravure (pl. I) qui permet de se faire une idée de ce bâton cantoral, mais la partie centrale où était situé l'un des noeuds entourant la torsade d'argent, est masquée par le fanon à houppettes qui y était fixé.
La portion torsadée du bâton qui portait l'inscription, fut réservée en 1793 pour le Museum, certainement parce que les caractères gothiques retinrent l'attention des Commissaires. En 1802, le fragment était décrit ainsi : « un bout de sceptre en vermeil cannelé en spiral où sont inscrits six vers en vieux français et dans lequel on distingue le nom de Gille [sic] de Roquémont. Il y a 12 pouces 6 lignes de matière » (un peu plus de 33 cm). Ce qui subsiste aujourd'hui du bâton de chantre comprend donc la belle torsade d'argent doré d'où l'inscription a disparu : elle fut limée en 1804, lorsque Biennais intégra le bâton à la prolongation de la hampe du sceptre de Charles V, et n'est plus connue que par un relevé de 1726. Le bâton torsadé est aujourd’hui compris entre deux nœuds : le premier est un gros pommeau en forme de grenade dont l’extrémité conique a été retouchée et ressoudée ; il est orné de larges feuillages ciselés à part dont la palmette supérieure est ornée d’un cabochon de verre de couleur ; entre et au-dessus des feuillages apparaissent encore des ornements poinçonnés, masqués par l’épaisse couche de dorure ajoutée au XIXe siècle. Le nœud médian, à l’autre extrémité de la torsade, est plus fin, ciselé de longs feuillages en spirale entre lesquels des feuillages poinçonnés sont encore visibles malgré la dorure. Un troisième nœud est identique au précédent, mais son décore poinçonné, assez gros, est beaucoup plus net ; il termine un bâton moderne de bois et de cuivre, recouvert de tissu.
Le manque de clarté des descriptions des XVIe et XVIIe siècles et l'intervention de Biennais, en 1804, puis de Bapst, en 1825, ne facilitent pas l'examen de cette oeuvre. Le bâton torsadé est évidemment ancien, de même que le noeud médian aux feuillages nerveux malgré la couche de dorure, dont la bordure épouse la forme de la torsade ; son décor correspond bien à ce que l'on sait de l'art vers 1400. La longueur du fragment entré en 1793 permet d'inclure dans la partie ancienne le gros pommeau à verroteries : plus lourd, d'un style différent du noeud précédent, il pourrait être le résultat d'une des restaurations du XVIe siècle. Mais il fut aussi retouché par Biennais qui pourrait avoir ajouté les verroteries dont il n'est pas question avant 1802. Quant au troisième noeud, d'un travail analogue au noeud médian mais plus mou et dont le poinçonné n'est pas masqué par la dorure, il aurait été fait en 1804. La rallonge de la hampe du sceptre, comprenant la hampe de cuivre du XIXe siècle et le bâton de Guillaume de Roquémont, mesure 125,5 cm.
La portion torsadée du bâton qui portait l'inscription, fut réservée en 1793 pour le Museum, certainement parce que les caractères gothiques retinrent l'attention des Commissaires. En 1802, le fragment était décrit ainsi : « un bout de sceptre en vermeil cannelé en spiral où sont inscrits six vers en vieux français et dans lequel on distingue le nom de Gille [sic] de Roquémont. Il y a 12 pouces 6 lignes de matière » (un peu plus de 33 cm). Ce qui subsiste aujourd'hui du bâton de chantre comprend donc la belle torsade d'argent doré d'où l'inscription a disparu : elle fut limée en 1804, lorsque Biennais intégra le bâton à la prolongation de la hampe du sceptre de Charles V, et n'est plus connue que par un relevé de 1726. Le bâton torsadé est aujourd’hui compris entre deux nœuds : le premier est un gros pommeau en forme de grenade dont l’extrémité conique a été retouchée et ressoudée ; il est orné de larges feuillages ciselés à part dont la palmette supérieure est ornée d’un cabochon de verre de couleur ; entre et au-dessus des feuillages apparaissent encore des ornements poinçonnés, masqués par l’épaisse couche de dorure ajoutée au XIXe siècle. Le nœud médian, à l’autre extrémité de la torsade, est plus fin, ciselé de longs feuillages en spirale entre lesquels des feuillages poinçonnés sont encore visibles malgré la dorure. Un troisième nœud est identique au précédent, mais son décore poinçonné, assez gros, est beaucoup plus net ; il termine un bâton moderne de bois et de cuivre, recouvert de tissu.
Le manque de clarté des descriptions des XVIe et XVIIe siècles et l'intervention de Biennais, en 1804, puis de Bapst, en 1825, ne facilitent pas l'examen de cette oeuvre. Le bâton torsadé est évidemment ancien, de même que le noeud médian aux feuillages nerveux malgré la couche de dorure, dont la bordure épouse la forme de la torsade ; son décor correspond bien à ce que l'on sait de l'art vers 1400. La longueur du fragment entré en 1793 permet d'inclure dans la partie ancienne le gros pommeau à verroteries : plus lourd, d'un style différent du noeud précédent, il pourrait être le résultat d'une des restaurations du XVIe siècle. Mais il fut aussi retouché par Biennais qui pourrait avoir ajouté les verroteries dont il n'est pas question avant 1802. Quant au troisième noeud, d'un travail analogue au noeud médian mais plus mou et dont le poinçonné n'est pas masqué par la dorure, il aurait été fait en 1804. La rallonge de la hampe du sceptre, comprenant la hampe de cuivre du XIXe siècle et le bâton de Guillaume de Roquémont, mesure 125,5 cm.
Inscriptions
Inscription :
[...] Et serve bien notre Seigneur / C'il qui a bien faire s'amort / En est loé après sa mort / A Guillaume de Roquemont / qui désira miex pouquemont / Coustoit bien cest estat avoir / Pour estre franc sans grant avoir / Cecy puis-je prouver tres or / Qui moult cure de grant tresor / D'argent fist faire ce baston / Et tres humblement de baton / Supplia qu'il fut bien gardé / Et aus grans festes regardé / Car pour loyauté maintenir / Le doit chantre en sa main tenir / Et tenir fera a tout couvent / Ad ce temps Guy Monceau vivoit / Guillaume Barraut l'ensuivoit / Abbé, prieur, docteurs divins / L'an M.CCC et quatre vingt / Et quatorze ne plus ne moins / Ceux qu'ilz le tiendront en leurs mains / Veuillent prier apres sa vie / Que s'ame soit es ciez ravie / Amen... (inscription relevée en 1726, limée vers 1804)
[...] Et serve bien notre Seigneur / C'il qui a bien faire s'amort / En est loé après sa mort / A Guillaume de Roquemont / qui désira miex pouquemont / Coustoit bien cest estat avoir / Pour estre franc sans grant avoir / Cecy puis-je prouver tres or / Qui moult cure de grant tresor / D'argent fist faire ce baston / Et tres humblement de baton / Supplia qu'il fut bien gardé / Et aus grans festes regardé / Car pour loyauté maintenir / Le doit chantre en sa main tenir / Et tenir fera a tout couvent / Ad ce temps Guy Monceau vivoit / Guillaume Barraut l'ensuivoit / Abbé, prieur, docteurs divins / L'an M.CCC et quatre vingt / Et quatorze ne plus ne moins / Ceux qu'ilz le tiendront en leurs mains / Veuillent prier apres sa vie / Que s'ame soit es ciez ravie / Amen... (inscription relevée en 1726, limée vers 1804)
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 24,2 cm (partie torsadée) ; Hauteur : 53 cm (avec accessoire) ; Largeur : 33,5 cm (comprise entre les 2 noeuds)
Materials and techniques
Matériau : argent
Technique : poinçonné = poinçonnage (techniques métal)
Technique : doré = dorure (techniques métal)
Matériau : bois
Matériau : cuivre
Technique : velours (techniques textile->tissu uni) (de couleur rouge recouvrant le bois et le cuivre)
Matériau : verre (verres colorés)
Technique : poinçonné = poinçonnage (techniques métal)
Technique : doré = dorure (techniques métal)
Matériau : bois
Matériau : cuivre
Technique : velours (techniques textile->tissu uni) (de couleur rouge recouvrant le bois et le cuivre)
Matériau : verre (verres colorés)
Places and dates
Date
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge) ; époque contemporaine (Occident)
Date de création/fabrication : 1394 et 1804
Date de création/fabrication : 1394 et 1804
Place of origin
Paris (France->Ile-de-France = Ile de France)
History
Historical context
Object history
une très longue inscription se déroulait avant 1804 sur la partie torsadée, donnant la date (1394), le nom du donateur, Guillaume de Roquémont, ainsi que ceux du prieur Guillaume Barraut et de Guy de Monceau, abbé de Saint-Denis de 1363 à 1398 (N° 310-310 bis de l’inventaire de 1634). Conservé jusqu'à la Révolution au trésor de Saint-Denis, déposé au Museum le 5 décembre 1793. En 1804, remanié et fixé par Biennais dans la partie refaite de la hampe du sceptre de Charles V ; ajout de l'élément recouvert de velours rouge, du noeud le terminant et des verroteries du pommeau. Exposé de 1804 à 1816 au trésor de Notre-Dame de Paris ; abrité en 1848 au ministère des Finances, rendu au musée du Louvre en 1852.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Acquisition details
saisie révolutionnaire
Acquisition date
date d'arrivée au Musée : 1793 (déposé au Museum)
date : 1852 (rendu au musée du Louvre)
date : 1852 (rendu au musée du Louvre)
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Location of object
Current location
Richelieu, [OArt] Salle 504 - Sceptre de Charles V, Vitrine 2
Index
Mode d'acquisition
Period
Places
Type
Bibliography
- Paris 1400. Les arts sous Charles VI, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 22 mars - 12 juillet 2004), Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux / Fayard, 2004, p. 188, n° 107
- Le Sacre de Napoléon peint par David, cat. exp. (Paris (France), Musée du Louvre 21 octobre 2004 - 17 janvier 2005), Paris-Milan, Louvre éditions / 5 Continents, 2004, p. 35-36, n° 7 b
- Alcouffe, Daniel (dir.), Le trésor de Saint-Denis, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 12 mars - 17 juin 1991), Paris, Réunion des musées nationaux, 1991, p. 274-275, fig. p. 275, n° 59
- Regalia. Les instruments du Sacre des Rois de France. Les "Honneurs de Charlemagne", cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 14 octobre 1987 - 11 janvier 1988), Paris, 1987, p. 109-110
- Barbet de Jouy, Henry, Notice des antiquités, objets du Moyen Age, de la Renaissance et des Temps modernes composant le musée des Souverains, Paris, 1868, p. 69-74, n° 41
- Montesquiou-Fezensac, Blaise de ; Gaborit-Chopin, Danielle, Le Trésor de Saint-Denis, III, Paris, A. et J. Picard, 1973-1977, p. 274, 432, n° 310
Exhibition history
- Petite Galerie : Art et pouvoir. Le théâtre du pouvoir, Richelieu, Salles d'Exposition temporaire, 24/09/2017 - 02/07/2018
- Le trésor de Saint-Denis, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 12/03/1991 - 17/06/1991
Curated list of related objects (1)
Elément d'un ensemble
Sceptre de Charles V
MS 83
avant 1380
Last updated on 18.06.2024
The contents of this entry do not necessarily take account of the latest data.
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